Parti courir, no 62, 15 janvier 2021
Je suis parti courir. En souriant. Je repensais à deux cadeaux de fêtes que j’ai reçus un peu plus tôt cette semaine.
Oui, aujourd’hui, 15 janvier, c’est mon anniversaire. J’avais l’habitude de garder l’information pour moi, je ne recevais les vœux que de quelques amis proches. J’ai eu le malheur de mettre un jour ma date de naissance dans un profil Facebook… bonsoir la discrétion.
Donc, si vous lisez ceci, Facebook m’a probablement « scoopé ». Oui, c’est ma fête. Assumons.
J’ai toujours été passablement gâté à ma fête. Mme Ménard m’organise le souper avec des amis, des cadeaux, les p’tits mots, la totale. Ça sera encore le cas cette année mais la liste d’invités est plutôt courte. Nous deux et un chat que la perspective d’une fête d’humains n’excite pas plus que ça.
N’empêche, l’anniversaire 2021 aura été exceptionnel en raison des deux cadeaux dont je parlais au début. Cadeaux complètement différents l’un de l’autre mais en même temps très semblables parce que ce sont des cadeaux de temps.
Je m’explique.
Marie-Lyne est passée mardi en après-midi, nous faire un petit bonjour. À l’extérieur, masquée tout comme nous, deux boites sur les bras. La première, un kit de la microbrasserie l’Amiral, de son collègue animateur Benoit Gagnon. Des bières ainsi qu’un chandail, un coton ouaté gris. Il ne pouvait pas le savoir mais un coton ouaté gris, c’est pas mal dans le Top 3 de ma palette pour les chandails. (Non, on ne me confondra jamais avec, mettons Lady Gaga, pour ce qui est de l’exubérance vestimentaire).
Pour la deuxième boite, je sentais qu’elle était excitée, qu’elle avait hâte de voir ma réaction. J’ouvre et je trouve une pile de livres… Parti courir! Hé oui, des vrais livres avec des mots à l’encre sur du papier. Mes mots. Marie a pris sur elle de m’éditer. Avec l’aide d’Antoine, un ami graphiste, elle a pris les 40 premières chroniques et produit un livre, imprimé en édition très limitée.
Pareil comme un « vrai ». Aux Éditions Joncas, rien de moins. Avec la préface de Mme Ménard, suivi de la « p’tite face » de Marie-Lyne. Touchantes toutes les deux. Celui-là, comme on dit, je ne l’avais pas vu venir. J’ai déjà passé pas mal de temps à admirer le travail, je n’ai pas fini. On a beau être au temps du numérique, un bouquin, c’est un bouquin. Quand on les aime autant que moi, un livre, c’est tout un cadeau.
Le lendemain, deuxième surprise. Un colis provenant de Trois-Rivières. Je déballe en me demandant bien ce que ça peut être jusqu’à ce que je découvre que mon bricoleur de frère Paul m’a fabriqué un coffre à clés pour mon garage, précisément aux couleurs d’Elton ma Spitfire, avec un tas de détails de décoration dans la catégorie « mécanique de char ». Il a même intégré comme poignée une clé de 11 millimètres qui avait appartenu à mon père.
Pensez une seconde au temps qu’il lui a fallu pour le fabriquer. Tout comme il a fallu du temps à Marie-Lyne pour arriver à produire « mon » livre. C’est ça le cadeau important. Le temps que quelqu’un met à réaliser quelque chose dans le seul but de faire plaisir à un autre.
Le temps est précieux. Il est rare et il passe vite. Donner du temps en cadeau c’est énorme.
En recevoir, ça va droit au coeur.