Parti courir no 106, 15 septembre 2023
Je suis parti courir. Si, si, courir. Un peu mais c’est déjà beaucoup. La mécanique semble tenir bon. Courbaturé, ça fait plaisir. Chose certaine, je n’ai pas pris de la vitesse. Ça me frappe d’autant plus que j’ai maintenant dans mon entourage un véritable bolide sur pattes, Hubert.
Hubert, chaton âgé de 11 semaines. 1,5 kilo de poils et griffes. Il est devenu maître de la maison il y a un mois. Marie-Lyne, qui possède un matou de la même race voulait nous en offrir un en cadeau pour Noël. Or, notre vieux Gaston nous a quittés en juillet à l’âge vénérable de 17 ans. Devant le vide qu’il a laissé, on s’est demandé si Noël pouvait arriver plus tôt? Et c’est comme ça que, au nom du Père Noël, madame l’éleveuse nous a remis entre les mains un mini mine roux.
Notre relation a plutôt mal débuté. Après à peine deux heures, on pensait l’avoir perdu! On laissait Hubert (prénom trouvé par Mme Ménard, ça lui va comme un gant), apprivoiser tranquillement la maison quand il a disparu. Retourne la maison de bord dix fois plutôt qu’une. Pas de Hubert. On se dit qu’il a trouvé le moyen de sortir. Fouille partout autour, rien à faire, pas de chaton. Vous dire comme on était tristes et pas fiers de nous. Jusqu’à ce que, au bout de quatre heures de recherches, Mme Ménard finisse par le retrouver, endormi sous un fauteuil, dans un compartiment dont on ignorait l’existence.
Monsieur avait juste décidé qu’il avait besoin d’un peu de tranquillité, un petit somme de quelques heures. Après tout, il avait vécu une journée forte en émotions.
Là, vous réalisez ce qui s’en vient et vous vous dites « il ne va pas nous faire une chronique sur son chat? ».
Comme disait Pierre Elliott Trudeau : « Just watch me ».
À ma défense, Hubert est extrêmement attachant. Dans tous les sens du mot. D’abord, Il est toujours dans nos pattes comme s’il y était attaché. Cette race-là (monsieur est un Scottish) a la réputation de produire des minous ayant un comportement social proche du chien. On est quelque part, il veut être là. Même chose avec la visite. Le plombier l’a surnommé « le contremaître » après l’avoir vu inspecter son coffre à outils et s’asseoir sous l’évier pour évaluer son travail.
Ensuite, on s’y est attaché tellement vite. Il nous est tombé dans le cœur. Timing parfait, il est débarqué dans nos vies comme un signal de renouveau, une espèce de printemps félin. Je ne l’avouerai que sous la torture mais je crois qu’on raccourcit maintenant nos sorties pour retrouver Hubert.
Vous devriez voir comment Mme Ménard fond devant lui. Nos retours à la maison sont maintenant ponctués d’un retentissant: « IL EST OÙ LE BÉBÉ CHAAAAT??? ». L’intimé lui fait souvent le bonheur d’accourir à sa rencontre.
Moi, j’essaie d’être plus discret mais je craque complétement quand il me regarde le matin, l’air de me dire : « Allez, prends-moi sur ton épaule. On va faire le tour de la maison. Je vais ronronner super fort, tu sais comme on aime ça! ». Je le fais, bien sûr. Chacun respecte son engagement. Je lui fais faire son tour. Il ronronne très fort.
Moment de calme qui ne dure généralement pas longtemps. Hubert entreprend assez tôt son entraînement quotidien. Un sprinteur. Une accélération fulgurante en direction d’un jouet, une boule de papier d’aluminium, n’importe quoi qu’on aurait pu échapper ou encore, rien. Dans sa jeune tête, pas besoin d’une raison pour se rendre quelque part à toute vitesse.
En fait, Hubert ressemble à une voiture électrique. 0 à 100 km/h en un temps record mais un rayon d’autonomie très court. Et il passe pas mal de temps à recharger ses batteries.
On s’attache à ces petites bêtes-là? C’est un euphémisme. Mais la vraie question c’est : « Est-ce qu’un Hubert, lui, s’attache à ces grandes bêtes-là? ». On l’espère tellement.
Bien sûr, un chat n’a pas de maître, il a des amis. Une relation pas égalitaire, il reçoit tout le temps et donne quand ça lui convient. Mais on est « ses » amis, ses grandes bêtes. Confortables, généreuses et rassurantes.
Il ne ronronnerait tout de même pas aussi fort pour le premier venu?