Note : C’est maintenant la tradition, un Parti courir de la fin mai pour revenir sur le plus récent Défi Cyclo Myélome.

Parti courir, no 123, 30 mai 2025

Je suis parti courir. Après le numéro de téléphone de Diane Léger pour dépanner Gabriela. Gabriela, fille de mon ami Yves Hébert venait de faire une crevaison, pas moyen de la réparer sur le bord de la route.

Comprenez-moi bien. J’avais tout le matériel nécessaire et des années d’expertise en réparation de crevaison. Après plus de 25 ans de vélo de route, j’ai acquis un doctorat en « flat ».

Mais mes mains étaient beaucoup trop gelées pour les travaux manuels. Pour vous donner une idée, j’ai dû demander à Gabriela de fouiller dans la poche arrière de mon manteau pour en sortir le téléphone, moi, je n’y arrivais pas.

Est-ce qu’on a gelé au Défi Cyclo Myélome 2025? Vous avez une autre question facile? On a pris le départ à 7 degrés, la pluie a commencé quelques kilomètres plus tard. Parfois en petite bruine insidieuse, parfois en averse. Toujours présente.

Oui, on a gelé.

Statistiquement, on était dû. Le Défi se déroulait dans des conditions météo idéales depuis plusieurs années. Ces choses-là se paient. Même les plus optimistes savaient bien qu’un jour, on finirait par ramasser la facture.

Ça s’est fait le 24 mai, la facture a été salée. Mais comme on était 230 cyclistes à se la partager, tout compte fait, le prix à payer était raisonnable. D’autant plus que, comme à chaque année, beau temps mauvais temps, le Défi Cyclo Myélome génère suffisamment de chaleur humaine pour contrer les écarts de Miss Météo.

Quelques images en vrac :

–              Le métissage des gangs : Avec les années, on développe des liens entre équipes si bien que ça devient une espèce de groupe mixte genre Gang à Boulay/Maltais du Lac/Parti courir/Fessiers de tôle/Thermolec/Et tous les autres.

o   Un bon jour, on partira tous en bloc. Un seul peloton, 250 personnes, une vingtaine d’encadreurs pour dompter le troupeau.

o   Je ne voudrais pas être un automobiliste à St-Armand cette journée-là! Je ne voudrais pas être le Myélome multiple cette année-là.

–              Ceux qui reviennent. Des gens qui vont bien au-delà de leur implication de base. Victoria et Virginie qui se sont occupées des communications pendant des années et reviennent maintenant comme bénévoles, parce que, je crois, ça leur manquerait. Julie Gauthier, de la pharma Amgen, qui s’offrait spontanément pour dépanner des personnes trop gelées pour poursuivre après la pause au Domaine du Ridge.

–              Toujours au Ridge, les cyclistes qui avaient trouvé une couverture la cédait spontanément à un inconnu, un voisin grelottant.

–              La gang de Thermolec, toujours massivement présente mais définitivement en manque d’imperméables. Ils se sont laissés duper par le soleil des éditions précédentes.

–              Les « Fessiers de tôle », équipe menée par Marie-Ève Bédard en soutien à son chum Sébastien. C’est quoi un « Fessier de tôle »? Je ne le sais pas! Eux-mêmes ne le savent pas. Même Google est sans réponse! (J’ai essayé). On les reprend l’an prochain avec grand plaisir… et avec des explications.

–              Les amis de François Lafortune. Invité surprise de cette année (décidément ça devient une tradition), François a dû déclarer forfait pour raison d’estomac fragile mais les amis qui l’accompagnait ont pris la route avec nous. Sympathique petit groupe de bleuets rouleurs expérimentés.

–              Marie-Lyne qui à chaque année, s’investit davantage dans son rôle de porte-parole. Une bonne fois, lors des présentations du cocktail, je vais réussir à la remercier sans que l’émotion me gagne. Peut-être. Pas sûr.

–              Un porto après 30 kilomètres. Ne fait pas partie de la diète habituelle du cycliste mais on parle ici d’un cas de force majeure. Après tout on s’était arrêtés dans un vignoble. On ne le dira pas trop fort mais Seigneur, ça a fait la job!

–              L’équipe des bénévoles de Diane Léger, souriants et efficaces. Les encadreurs, prêts à escorter les cyclistes malgré la météo moche, agisssant dans les deux cas comme si c’était parfaitement normal d’offrir comme ça son samedi.

–              Francine et Maryse qui à chaque année, travaillent comme des démones pour que tout ça ait l’air facile. Le canard, calme en surface mais qui pédale à fond de train sous l’eau? C’est eux-autres, ça. Deux madames Canard.

Après la pause du Ridge (et le porto!), on a repris la route, toujours au froid. 5-7 kilomètres plus tard, survenait la crevaison la plus opportune que j’ai vécue :

Gabriela et Yves, sont sur le bord de la route. Gabriela a pris un trou caché par l’eau et y a laissé son pneu arrière. Moi, trop gelé, incapable de la dépanner. Chanceux, les secours sont arrivés rapidement. Notre coéquipière étant entre bonnes mains, ne restait à Yves et moi qu’à mettre les vélos sur le grand plateau pour finir le parcours.

Ici, je dois vous raconter une chose. Yves, c’est Yves Hébert, un ami qui remonte au temps où, au Saguenay on faisait de la radio à la même station. Yves animait le show du matin et j’y faisais les bulletins de nouvelles. On parle ici des années 70 (note aux plus jeunes : la radio c’est un peu comme un podcast mais il faut que tu sois là quand ça passe). Si on nous avait dit à l’époque que, 45 ans plus tard, on allait sprinter côte-à-côte sous la pluie dans la campagne des Cantons de l’Est, pas besoin de vous dire qu’on ne l’aurait pas cru.

Mais c’est arrivé, beau hasard de la vie.

On a donc accéléré le tempo, pour suffisamment être réchauffés à l’arrivée. Après, ne restait que du beau, le cocktail et le souper. Je me trompe où les deux événements rallient chaque année plus de gens? En tout cas, j’ai parlé à assez de monde pour en avoir mal à la mâchoire.

C’est Marie-Lyne qui a eu la phrase qui résumait la journée. Elle nous a bien fait rire en commençant son petit speech par un sarcastique: « Oui, une journée comme aujourd’hui, ça donne vraiment la piqure du vélo! »

Je crois qu’on s’est pas mal tous fait la même réflexion. Non, bien sûr, ça ne donne pas la piqure du vélo. Mais la piqûre du Défi Cyclo Myélome? Oui, tellement!

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