Parti courir, no 57. 30 novembre 2020.
Je suis parti courir. Dans l’entrée de la maison il y avait un calendrier de l’Avent. 25 chocolats que Denise a acheté pour sa fille de 33 ans. Pour une mère, sa fille aura toujours un peu cinq ans donc elle lui achète du chocolat avant Noël. Un compte à rebours avant… avant quoi au juste, en 2020?
Au train où vont les choses, ça sera, au mieux pas beaucoup et, plus probablement, presque rien. Et vous savez quoi? Ça sera très bien comme ça!
Je ne suis pas du tout de ceux qui insistent pour qu’on fête absolument le 25 décembre. Pas nécessairement cette date-là. Puisque, justement, ce n’est que ça, une date. Une convention qu’on s’est donnée. J’aime bien qu’on fête « famille » mais ça pourrait être le 22 mai, le 14 octobre, le 34 mars, peu importe.
Toute cette agitation autour de « il faut sauver Noël » me semble du gros n’importe quoi. On arrive à la fin du marathon de la Covid. On voit presque la ligne d’arrivée. Les derniers kilomètres seront difficiles mais c’est faisable. Et on voudrait s’imposer un niveau de difficulté supplémentaire parce que c’est « ce jour-là »? Pas besoin de ça.
Alors, je propose qu’on change l’approche et qu’on mette le focus sur les jours meilleurs qui s’en viennent. On devrait plutôt penser au calendrier de… l’Après.
Je vous fais une prédiction. Après, ça va venir plus vite qu’on pense. Les vaccins sont prêts, l’infrastructure de distribution se met en place et les pharmaceutiques sont assez fortes en marketing pour savoir qu’on ne fait pas de promesses qu’on ne peut pas tenir. Si elles parlent d’une quantité X et d’une date Y, elles sont confiantes de livrer plus que ça, plus rapidement.
On tient le coup, on endure encore un peu, on ne fait pas de folies au nom d’un chiffre sur un calendrier et on y arrivera. Après.
Après comme dans : tout le monde est vacciné, les rares cas qui restent sont rapidement sous contrôle, le personnel du réseau de la santé peut souffler un peu.
Après comme dans : on a serré la main des amis qu’on rencontre au resto, on est à quelques pieds de la table voisine, le serveur arrive, avec un visage complet.
Après comme dans : on va voir un spectacle, on s’assoit, confiants, à côté de parfaits inconnus, on émet des gouttelettes de rire ou d’émotion sans retenue.
Après comme dans : on joue au hockey, on partage le vestiaire, la sueur et la bière et on trouve même l’odeur pas si pire.
Après comme dans : les commentateurs sont passés à un autre sujet pour tous les « ils auraient dû… », « Ont-ils pensé à? », « Moi, j’aurais pas fait ça de même! ».
Après comme dans : bientôt.