Parti courir, no 63. 28 janvier 2021.
Je suis parti courir. En fait, non, rouler plutôt que courir, une petite élongation me fait tirer de la patte ces jours-ci. L’exacte définition d’une « blessure glorieuse » (je vous réfère à la chronique numéro 60). La bicyclette demande plus de temps pour arriver au même résultat cardio mais je n’ai pas de problème pour caser ça dans l’horaire. Ce n’est pas comme si j’avais un agenda de premier ministre.
Un agenda de premier ministre. Drôle d’expression. Sûrement réaliste. On imagine bien l’agenda de François Legault, plus que rempli avec ses deux catégories : Covid et « les autres z’affaires ».
Ce n’est pas mon cas. Mon horaire de retraité s’approcherait plus, comment dire, d’un agenda… de chat.
Vous n’avez jamais fait ça, vous autres, regarder Minou en vous demandant de quoi sont faites ses journées? Je dis minou, vous pouvez aussi essayer avec Pitou mais me semble que ça marche moins bien. Un chien ça a l’air un peu trop désorganisé pour tenir un agenda.
Un chat, par contre, ça ne fait pas grand-chose mais on dirait que ça a le « rien » très systématique. Extrêmement paresseux mais dans le bon ordre :
9h00 : Réveil.
9h01 : Je me rendors, il est trop tôt.
11h00 : Je descends l’escalier. Pas vite.
11h05 : Manger.
11h10 : Petit tour dehors, salutations au voisin. Un lunch sur son bras.
12h00 : Je rentre, presque fatigué.
12h10 : Un somme. Presque fatigué ça compte pareil.
15h00 : Hein! Ah, c’était juste le chauffage qui partait. Je peux me rendormir.
15h30 : Pas capable de me rendormir. Demande la porte.
15h45 : Sort, rentre, sort, rentre, sort, rentre.
17h30 : Minouches! Minouches! Minouches!
18h00 : Minouches! J’en ai déjà eu mais un chat s’essaie.
18h30 : Minouches! Je ne me souvenais plus que j’en avais eues. Je le jure.
18h45 : Manger. On dira ce qu’on voudra, les minouches c’est pas soutenant.
19h00 : District 31. Ça manque de chats.
19h15 : Minouc… non, je pousserais ma chance.
19h30 : Le hockey. Ça me rappelle les boules de papier d’aluminium quand j’étais p’tit.
19h45 : Épuisant, ces souvenirs-là. Je devrais dormir un peu.
Comme on dit, c’est ça qui est ça.
Tranche de vie. Vrai vrai, pendant que j’écris ceci, le chat Gaston est monté sur l’accoudoir du fauteuil, il a jeté un coup d’œil sur l’écran et il est reparti sans un mot (ou plutôt sans un miaou).
Il n’a rien trouvé à redire ou encore, en fin stratège, il préfère laisser passer. Après tout, les minouches sont sur une tablette hors d’atteinte.
Il faut choisir ses combats.