Parti courir no 105, 27 août 2023

Je suis parti… marcher. Pas très vite. Vous avez peut-être remarqué que je me suis fait un peu rare au cours de l’été? J’avais une bonne raison. Un billet du médecin. En fait, plusieurs billets de plusieurs médecins. Je n’entrerai pas dans les détails, je le ferai peut-être un jour, mais sachez seulement que j’ai eu ce genre de traitement qui va vous tirer sur le dos dans le but de vous faire rester debout.  

Le plus gros de l’affaire a eu lieu fin juin (tout s’est bien passé, merci de vous en informer). Depuis, je reconstruis la bonne forme laissée quelque part dans le réseau de la santé. Pas de course encore mais, depuis quelques semaines, des marches de plus en plus longues. Suffisamment longues pour que je repasse dans mes trajets de jogging délaissés.

C’est comme ça que je me suis retrouvé, hier, dans une rue familière. Les lecteurs qui ont de la mémoire s’en souviendront comme étant celle où j’avais fait la rencontre d’un chat au mauvais caractère, Jean-Paul (chronique no 10, avril 2020). Malheureusement, le « bounceur » félin est toujours porté disparu.

Voisin de la maison de Jean-Paul, il y a Bruno, « mon » électricien. Je me l’approprie parce que quand on habite comme nous une maison centenaire, elle vient avec une panoplie de spécialistes qui ont appris avec le temps les caractéristiques hors-norme de la demeure. 

Il y a le plombier Jean-François qui connaît tout des charmes de la tuyauterie dans le vide sanitaire, M. Chaput qui prend soin du chauffage à l’huile comme d’une pièce de musée et Bruno, l’électricien qui m’a déjà dit que quand il voit mon nom sur son afficheur, il a toujours un petit sourire en se disant « Bon, ça va être quoi cette fois? ».

Faut dire que Bruno en a vu ici des pas évidentes. Comme la fois où on avait perdu le chauffage, sans raison apparente. Appelle d’abord M. Chaput qui vérifie tout. Verdict : le chauffage est OK mais l’électricité ne s’y rend plus. Appelle donc Bruno l’électricien qui cherche partout sans trouver mais s’obstine. Il teste le système fil par fil pour finir par découvrir, caché dans un placard sous l’escalier, un commutateur datant de l’époque d’avant les thermostats. Quand on avait froid, on mettait ça à « on » et la fournaise démarrait. 

Je vous rappelle que la « switch » en question est dans un placard, sous l’escalier. On en ignorait complètement l’existence. Comment s’est-elle tout-à-coup retrouvée à « off »? Bonne question! Après analyse, on devinera que la femme de ménage, Thérèse (la maison venait aussi avec une Thérèse), avait accroché l’appareil en remisant sa vadrouille, sans s’en rendre compte bien sûr. 

On en rit encore. Maintenant on en rit. La journée même, en additionnant la facture d’un « call » d’électricien avec celle d’un « call » de technicien en chauffage, on trouvait le coup de vadrouille un peu moins rigolo.

Je reviens à ma rue. Je suis devant la maison de Bruno et, tout près, il y a mon adresse civique favorite. 

Sachez d’abord que la maison qu’on y trouve n’est pas parallèle à la rue. Un peu de travers. Une vieille maison sur une vieille rue, on devine que dans le coin, les chemins ne se sont pas toujours croisés parfaitement à 90 degrés. La maison porte le numéro 39. Jusque-là, rien de spécial. Mais appuyée sur le 39, une deuxième construction, le 39 A et ensuite une troisième construction, le 39 B.

Ça fait beaucoup de 39. On se dit que c’est seulement une utilisation maximale de l’espace disponible quand le regard se porte un peu plus loin, vers la maison voisine. Séparée des précédentes par une allée, c’est très clairement une autre propriété qui porte cette fois le numéro… 39 C. 

Un arpenteur un peu chaudaille? Une vente sur les chiffres 3 et 9 à la quincaillerie? Votre hypothèse vaut bien la mienne. Si cela peut vous aider, je peux vous dire aussi que toute cette série de numéros 39 est située, de l’autre côté de la rue, en face, évidemment du numéro… 70. Cherchez pas à comprendre. Et, bien sûr, la maison au 70 est elle-même voisine d’une usine! Une brasserie industrielle qui appartient maintenant à Sapporo. 

On se résume : Quartier résidentiel paisible. Côte-à-côte, le 39, le 39 A, le 39 B et le 39 C, sont ensemble et séparément voisins d’en-face du numéro 70 qui lui-même partage une clôture avec une brasserie industrielle.

Désordonné? Un petit brin c’est sûr. Mais tellement sympathique.

Parfait pour garder occupé l’esprit du marcheur.


1 commentaire

Bernard Lemay · 28 août 2023 à 16h00

Content de te voir de retour Guy.

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