Parti courir, no 19. 8 mai 2020.
Je suis parti courir. En fait, non, je ne suis pas parti courir. Pas moyen de m’entraîner ces jours-ci en raison d’un petit problème médical temporaire, le vertige. Pas le vertige qu’occasionne la période que l’on vit mais bêtement un truc qu’on peut avoir comme ça, qui s’appelle le « Vertige paroxystique positionnel bénin ».
Oui, vous pouvez toujours compter sur moi pour apprendre des choses. De rien, ça fait plaisir.
Apparemment ça arrive et ça repart tout seul ou encore en faisant quelques manœuvres bizarres qui permettent de dégager un canal de l’oreille. Des manœuvres qui se situent à mi-chemin entre un cours de yoga et les méthodes d’interrogations des américains à Guantanamo.
Pas de chronique sans course ? Normalement non mais j’ai accumulé au fil des kilomètres quelques réserves où puiser, dont une idée qui me revient avec ce vertige temporaire. On m’a prescrit, au cas où ça deviendrait vraiment incommodant un médicament qu’on appelle un « antivertigineux ». Le genre de mot jamais entendu avant et que votre autocorrecteur refuse de reconnaître.
Justement, l’époque se prête bien à l’acquisition d’un nouveau vocabulaire. Pensez-y. Il y a trois mois de ça, qu’est-ce que vous auriez répondu si on vous avait parlé de :
- Déconfinement? Une technique de cuisine. « J’ai raté les cuisses de canard. Elles devaient être confites et je les ai déconfinées ».
- N95? Un mauvais « call » lors d’un bingo animé par un dyslexique.
- Épidémiologue? Quelqu’un qui a étudié dans un domaine qui ne sera jamais utile.
- Distanciation sociale? Dans un party, l’espace que tu gardes avec une personne qui te tape vraiment sur les nerfs.
- Contamination communautaire? Un incident un peu gênant survenu lors d’un festival, à la salle communautaire du village.
- CIUSSS? Rien. (Personne ne connaissait l’existence des CIUSSS. À moins d’y travailler. Et encore).
Maintenant, c’est à votre tour. Proposez-moi un mot et une définition… de l’ancien temps. Il y a trois mois…