Parti courir, no 23. 21 mai 2020
Je suis parti courir. Jusqu’au garage où j’ai décroché mon vélo. Autant je suis mordu et impliqué dans le vélo, autant j’ai été absent sur la route depuis le début de la saison. Combinaison de travaux à faire, de température pas trop clémente et du fait que je cours (ça, vous le saviez…) alors mon besoin de bouger est déjà pas mal comblé.
À chaque début de saison cycliste, c’est inévitable, il me revient en mémoire le souvenir d’un ex-collègue du temps de mes années chez Alcan, Camil. C’était un excellent cycliste, un gros rouleur qui avait fait de la compétition dans ses jeunes années. Alors que je m’initiais au vélo, il y a plus de 20 ans, quand je lui disais que j’avais mal partout il me répondait : « Pas de problème, c’est juste les premiers mille kilomètres qui font mal! » 1000 kilomètres, quand tu commences dans le vélo, ça a l’air du bout du monde.
Il avait bien raison, plus ou moins 800 kilomètres. Il y a toujours un peu de raideur au démarrage mais ça passe vite. Peu importe le niveau de conditionnement physique, il y aura quelques douleurs. Il y a être en forme et être en forme de « becyk ».
Je suis donc parti, gros soleil, conditions idéales, sachant que ça ferait éventuellement mal quelque part mais surtout avec l’idée de tester quelque chose. Quand je cours, je reviens avec des histoires à raconter. Est-ce que ça serait la même chose en vélo?
La réponse courte : non.
En vélo, on est trop occupé. Ça va vite, il faut choisir la bonne ligne, ne pas se mettre dans le chemin, éviter les trous, changer de vitesse au bon moment, s’assurer qu’on ne sort pas du pavage, lutter contre le vent de face, profiter du vent de dos en faisant comme s’il n’était pas là et qu’on roule vraiment aussi bien que ça. Pas le temps de penser à autre chose que la route.
Pas un désavantage, c’est peut-être même ce qui est le plus fun quand tu roules un tant soi peu intensivement. La concentration que ça demande. Tu apprécies l’environnement et le paysage, mais pas au point de le décrire quand tu reviens à la maison. Surtout quand tu roules en peloton et que tu as passé la sortie avec le nez dans le cuissard du cycliste qui te précède. Ici, on comprendra j’espère, que c’est une figure de style.
À la course, au contraire, le mouvement est tellement rythmé, monotone qu’après un bout de temps tu es carrément sur le pilote automatique et tu as tout le temps d’apprécier les environs et même d’en inventer des grands bouts (ça, vous le pensiez déjà…).
Course à pied, vélo… triathlon, tant qu’à y être? Hé seigneur, non! Le bout natation de l’affaire m’échappe complétement. Si on pouvait faire les kilomètres nautiques en marchant dans le fond, peut-être et encore. Je nage comme la forme qu’on a dessiné dans le fond de la piscine. Pas plus mobile que ça. On va rester dans notre zone d’(in)confort.