Parti courir no 116, 19 août 2024

Je suis parti courir. Vers le bout de la Pointe de Chambord. En sortant du chemin Ouananiche, pour les premiers kilomètres, ça monte tout du long. Curieusement, il me semble qu’à chaque année, ça monte un peu plus.

Une idée que je me fais?

J’enfilais les foulées en pensant « maintenance ». Allez donc savoir pourquoi, c’est un mot que j’aime bien, « maintenance ». J’en ai appris le sens le plus concret à mon arrivée chez Alcan, en 1987. Pour le journal de la compagnie, je devais faire une entrevue avec un cadre, nouvellement nommé responsable de la maintenance, titre d’emploi mystérieux pour le novice en métallurgie que j’étais. 

Le gars avait ainsi décrit son mandat : « On répare ce qui n’est pas brisé ». Un non-sens pour plusieurs, après tout, si ce n’est pas brisé, pas besoin de le réparer? Mais il faut savoir ce que coûtent les arrêts de production dans les usines pour réaliser que, oui, mieux vaut prendre le temps de faire « la maintenance », stopper les machines quand ça nous convient pour les entretenir, plutôt que d’attendre l’inévitable bris, lequel survient toujours, bien sûr, au pire moment. 

Là vous êtes en train de penser (je vous entends d’ici) : « Coudonc, il est vraiment en train de nous faire un Parti courir sur l’importance de l’entretien des machines dans les usines? »

Vu de même, c’est peut-être pas le sujet le plus excitant.

Je vous rassure, ce n’est pas du tout de ça dont je voulais vous parler. « Maintenance » oui, mais pas celle des usines. Je pensais plutôt, en courant le long de la Pointe de Chambord, à l’entretien des amitiés.

C’est que j’ai eu un début d’été très productif de ce côté. D’abord, fin mai, la grosse surprise des 40 amis d’Olympe au Défi Cyclo Myélome (je vous réfère à la chronique no. 114) qui m’a permis de renouer avec pas mal de monde. Ça partait fort. Ensuite, j’ai successivement enchainé :

  • Un très long diner avec un vieux chum de l’époque où je travaillais à la radio au Saguenay, Marko Cournoyer. On s’était perdu de vue après des années où on avait eu un fun noir à travailler ensemble. Retrouvé grâce aux réseaux sociaux, on s’est donné rendez-vous au Miss Hawksbury, à mi-chemin entre son Gatineau et mon Chambly. Sans se le dire, on avait tous les deux pensé qu’un lunch après 37 ans (oui, 37 ans) sans se voir, ça serait soit un gros malaise, soit pareil comme si on s’était vu la veille. Arrivés un peu avant midi, on est ressortis, un tour de nos vies plus tard, à 15h30. La serveuse s’apprêtait à nous offrir le forfait « diner-souper ». Comme si on s’était vu la veille. On n’attendra même pas 37 semaines pour se reprendre.
  • La rencontre, à l’occasion d’un anniversaire, du groupe qu’on appelle entre nous « les intergénérationnels ». À l’origine, quatre enseignantes nées dans quatre décennies différentes ont cliqué en travaillant ensemble. Ça a commencé par des soupers entre elles, les chums ont ensuite été invités. Ça a cliqué entre eux aussi. Depuis une vingtaine d’années, on remet ça au moins une fois par année.
  • À Roberval, le lancement du livre de mon grand ami Jean-Pierre Girard, « Les folles histoires de la Traversée du Lac-St-Jean »*. Jean-Pierre avait généreusement animé à Montréal le lancement du livre « Parti courir » en 2022, j’avais promis de lui rendre la pareille s’il publiait, je l’ai fait avec un immense plaisir. En prime, on en a profité de pour immortaliser la version 2024 d’un redoutable quatuor de colocataires de Cégep, rue Wilfrid-Laurier à Jonquière, presque 50 ans plus tôt. De gauche à droite Jacques Leclerc, Jean-Pierre Girard, votre humble serviteur et Denis Lévesque. Si on avait la photo 1975 du même groupe, vous verriez qu’on n’a presque pas changé. Presque pas.
  • Toujours au Lac-St-Jean, rencontre annuelle des ex-collègues de classe de Mme Ménard. Les quatre filles ont repris contact lors d’un conventum, les chums se sont joints à elles un an plus tard. Une tradition était née.
  • Et enfin, presque la même histoire de mon côté, à venir dans les prochains jours, rencontre de vieux amis du Cégep, connus à Jonquière en Technique des communications au milieu des années 70. 

Je vous raconte tout ça pour deux raisons. D’abord, je suis plutôt fier de mon été de maintenance et ensuite, pour vous rendre envieux. Oui, envieux. Dans le meilleur sens du terme. Pour vous donner envie de faire de même.

Les amitiés qui durent sont précieuses, il faut les entretenir pour éviter les pannes mais elles sont tellement importantes. 

S’il vous passe par l’esprit « oui, mais c’est toujours moi qui fais les premiers pas… », ben, honnêtement, ce n’est pas un argument. Peu importe qui initie les démarches. Allez tout de suite chercher le fichier, le carnet, l’application, l’affaire-là où vous notez les adresses. 

Ce qui compte, c’est que la maintenance se fasse.

Le livre de Jean-Pierre : https://editionshomme.groupelivre.com/products/les-folles-histoires-de-la-traversee-du-lac-st-jean-70e-anniversaire?variant=45245598826753

De gauche à droite: Jacques Leclerc, Jean-Pierre Girard, Guy Ménard et Denis Lévesque. Version 2024.


1 commentaire

Richer Denis · 20 août 2024 à 9h23

C’est tout à fait vrai… La maintenance amicale…
Merci pour la réflexion!!!

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